Rafale de Dassault : les exportations se multiplient

 
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Après un premier vol réalisé en 1986, le Rafale entre aux services de la marine française en 2002 puis aux services de l’armée de l’Air française en 2006. Elles restent les seuls exploitants du chasseur français pendant près de 10 ans. En 2011, Serge Dassault (décédé en mai 2018) se montre optimiste et assure que le succès viendra bientôt. Quatre ans plus tard, les premières commandes étrangères sont signées et depuis, le constructeur multiplie les exportations. Tour d’horizon sur les exportations du Rafale …

Un succès tardif, mais retentissant pour le Rafale

Un succès tardif, mais retentissant pour le Rafale

Alors que pendant une dizaine d’années, aucun pays étranger n’a daigné s’intéresser au Rafale, aujourd’hui, les choses ont bien changé. En effet, de 2002 à 2015, la France a été la seule cliente du Rafale. Loin d’abandonner, le PDG de l’entreprise de l’époque, Serge Dassault, multiplie les efforts et maintient une modernisation constante de son avion de combat multirôle. C’est d’ailleurs l’innovation continue de cet appareil qui a fini par séduire les autres pays.

A lire – Dassault Rafale : l’avion de chasse de Dassault

Aujourd’hui, les ventes ont battu tous les records et l’année 2021 aura été particulièrement positive pour l’entreprise.

Les commandes à l’internationale du Rafale s’enchaînent

L’Egypte est le premier pays étranger à avoir commandé le Rafale français. C’était en 2015 et le contrat prévoyait l’exportation de 24 Rafale. En 2021, il réitère une nouvelle commande avec, cette fois-ci, 30 unités de Rafale. En tout, l’Egypte va dépenser un total de 9 milliards d’euros pour ses 54 Rafale.

Après lui, le Qatar passe à son tour commande en 2015 puis en 2017 pour un total de 36 appareils. Montant total : 6,3 milliards d’euros.

Entre temps, en 2016, l’Inde passe une commande de 36 Rafale pour une enveloppe de 7,8 milliards d’euros.

En janvier 2021, c’est au tour de la Grèce de passer commande pour un lot de 18 appareils, dont 12 d’occasion issus du parc de l’armée française. En tout, elle dépense 2,3 milliards d’euros.

Elle n’est pas la seule à s’intéresser aux modèles d’occasion puisqu’en 2021, la Croatie, elle aussi, en acquiert une douzaine, tous issus du parc de l’Armée de l’Air française.

Peu de temps avant la fin de l’année, les Emirats Arabes Unis bouclent l’exercice 2021 avec une grosse commande de 80 appareils pour un total de 15 milliards d’euros. Pour la France, c’est la plus importante commande jamais enregistrée et 2021 aura été l’année la plus faste avec trois commandes issues de trois pays différents en moins d’une année. Cette commande émiratie permet au constructeur de battre tous les records.

Dans un avenir proche, ce sont alors 242 Rafale qui vont voler hors de la France pour le compte de six pays, sans oublier les appareils exploités par sa terre natale. Selon le constructeur, d’autres pays comme l’Indonésie commencent également à s’y intéresser …

Et en Europe, où en est le Rafale ?

Pour l’heure, la Grèce est le seul pays européen à avoir signé chez Dassault Construction. Les autres ont préféré signé chez Lockheed Martin pour commander des F-35. C’est notamment le cas de la Belgique, des Pays-Bas et de l’Italie.

Quoi qu’il en soit, Dassault, le constructeur français est confiant puisqu’il mène déjà des prospections en Europe pour trouver de nouveaux clients. Il est actuellement en compétition avec d’autres constructeurs pour vendre le Rafale auprès de la Suisse (qui prévoit une commande de 40 appareils) et de la Finlande (qui évoque une commande de 64 appareils). Affaire à suivre …

La France, le client historique du Rafale

La France, le client historique du Rafale

Etant donné qu’il a vu le jour sur le sol français, il n’est pas étonnant que la France soit le client historique de cet avion de chasse. Depuis les toutes premières unités livrées en 2002, elle en exploite aujourd’hui 152 unités. Et elle ne compte pas en rester là puisque 28 Rafale doivent lui être livrés entre 2022 et 2024.

Florence Parly a aussi évoqué le fait qu’en 2023, la France va commander 30 nouveaux appareils au standard F4, le dernier modèle aujourd’hui conçu. Si cette commande est confirmée, l’Hexagone sera le plus grand exploitant de cet avion multirôle avec un total de 210 Rafale.

Lire aussi – L’armée de l’Air : chaque escadron a son type de Rafale

Nul doute, cet avion de chasse mérite vraiment le titre de fleuron de l’industrie française.

Le Rafale dans les prochaines années

Après avoir été boudé par les pays étrangers pendant près de 10 ans, le Rafale est devenu la star n°1 de Dassault construction. Qu’est-ce qui a fini par attirer l’attention générale sur lui ?

Certes, le constructeur ne cesse de l’améliorer pour en faire un appareil à la pointe de la technologie. Mais c’est surtout ses capacités au combat, démontrées en Afghanistan en 2007, en Libye en 2011, au Sahel en 2013 et au Levant qui a attiré le regard sur lui. L’Egypte a alors été le premier client étranger avec une commande ferme dès 2015.

De nos jours, cet avion de combat qualifié d’omnirôle par son constructeur est au summum de sa gloire. Une gloire qu’il a durement acquise et dont le déclin a déjà été annoncé par son successeur en 2018.

En effet, en 2018, Dassault Aviation a déclaré qu’il travaillait déjà sur le successeur du Rafale. Pour ce faire, il collabore avec Airbus Defence and Space dans le cadre du programme SCAF. A terme, le Rafale laissera sa place au New Generation Fighter (NGF), le chasseur nouvelle génération qui sera connecté au SCAF. Ce programme comprendra le NGF, mais pas seulement. Une escadrille de drones et un système connecté avec les forces navales et terrestres via le réseau satellite seront également mis en œuvre.

Malgré cette retraite annoncée, le Rafale compte encore de nombreuses années devant lui puisque son remplaçant n’est prévu que pour 2040. Il devrait rester opérationnel jusque-là et sera sans cesse amélioré pour répondre aux exigences du marché.

Zoom sur le Rafale

Zoom sur le Rafale

Pour rappel, le Rafale est un avion capable de remplir de nombreuses missions au cours d’un même vol. Voilà pourquoi on le qualifie d’appareil « omnirôle ». Il peut mener des opérations :

  • de défense maritime,
  • d’appui au sol,
  • de bombardement stratégique,
  • de reconnaissance aérienne
  • de lutte antinavires.

On le considère également comme le vecteur de la dissuasion nucléaire aéroportée française. Sa polyvalence ne se limite pas aux missions qu’il peut remplir. Cela se ressent également au niveau de son armement puisqu’il dispose d’un canon de 30 mm, de bombes guidées laser, de missiles air-air et de missiles de croisière. La version F3R est capable d’emporter un missile air-air à longue portée Meteor, un argument qui n’est pas passé inaperçu auprès des acquéreurs.

En ce qui concerne la version F4 en cours de développement et livrable à partir de 2024, il est déjà présenté comme « un saut technologique, industriel et stratégique ». C’est, là encore, un autre argument qui devrait convaincre les acheteurs hésitants.

Enfin, il faut rappeler qu’il est aujourd’hui le seul appareil ayant la capacité d’emporter, fois son poids en carburant et en armements. Pour rappel, le Rafale pèse 10 tonnes.

Pour les entreprises contribuant à le développer, les efforts et les cadences de production devront être renforcées dans les années à venir. A part Dassault Aviation qui se charge de sa construction à 60 %, le motoriste Safran qui fournit le moteur M-88, occupe 18 % tandis que l’électronicien Thales se charge des 22 % restants.

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