William Avery « Billy » Bishop : le Faucon solitaire

 
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William Avery Bishop que l’on surnommait “Billy” ou le “Faucon solitaire” est jusqu’ici considéré comme le plus célèbre pilote de chasse Canadien. Il compte 72 victoires durant la première guerre mondiale et est le premier aviateur a avoir remporté la Croix de Victoria. Clin d’œil sur son parcours …

Ses débuts dans l’armée

Né le 8 février 1894 à Owen Sound, « Billy » est le deuxième enfant d’une famille de trois enfants. Il intègre le Collège militaire royal du Canada (CMR) à l’âge de 17 ans, non pas par choix, mais parce que ses résultats scolaires ne lui ont pas permis d’intégrer l’université de Toronto. Au CMR, il a d’ailleurs redoublé sa première année et il n’y a eu qu’une seule discipline où il était vraiment doué : le tir à la carabine.

Billy Bishop

Au début de la guerre

Quand la première guerre mondiale éclata en 1914, « Billy » décida de quitter le CMR pour intégrer les forces armées britanniques. Il est engagé en tant que lieutenant de cavalerie, mais puisque ce poste ne lui permit pas trop d’entrer dans le feu de l’action, il a demandé une mutation vers le corps d’aviation royal (Royal Flying Corps) qu’il intègre en juillet 1915.

Ses débuts dans l’aviation

Au sein du corps d’aviation royal, William Avery Bishop a d’abord occupé le poste d’officier-observateur au 21e Escadron. Vers la fin de l’automne 1915, il eut un grave accident suite à un crash d’avion. Cela l’a incité à suivre une formation de pilote au Central Flying School. Avec son brevet en poche, il a affecté au 37e Escadron et a volé sur des Royal Aircraft Factory B.E.2. En mars 1917, il intègre le 60e Escadron qui était alors engagé sur le front et au cours de ce même mois, il a abattu son premier avion ennemi qui était un Albatros DIII. De là jusqu’au mois d’août 1917, il a multiplié les victoires et a réalisé en l’espace de cinq mois un total de 47 victoires aériennes toutes homologuées. Rien que pour le mois d’avril 1917, il a abattu 25 avions allemands et a même réussi à survivre à une bataille aérienne avec le Baron Rouge. Il est alors promu au grade de capitaine.

Naissance de la légende du « Faucon solitaire »

Lorsque le 2 juin 1917, Bishop effectue une mission en solo derrière les lignes allemandes, il a réussi à s’attaquer à un aérodrome détruisant dans la même foulée sept avions ennemis au sol et trois autres appareils qui ont décollé pour l’attaquer. Pour un seul homme, c’était un réel exploit surtout que ce dernier a réussi à rentrer à sa base en bonne santé avec un avion criblé de balles. Cet exploit lui a valu la Croix Victoria et c’est ainsi que la légende du « Faucon solitaire » est née. Ce sont surtout les médias britanniques et canadiens qui l’ont inventé pour narrer l’histoire de cet aviateur intrépide qui a réussi seul une mission d’envergure.

Intègre la British War Mission à Washington

Quelques mois après avoir reçu la Croix Victoria, William Avery Bishop rentre au Canada où il épouse Margaret Burden, petit fille de Timothy Eaton. Il est ensuite affecté à la British War Mission à Washington où sa mission était d’aider les Américains à former une armée de l’air. Il profiter de son séjour aux USA pour écrire son autobiographie intitulée Winged Warfare.

Promu commandant

Lorsqu’il retourne au Canada, il est promu Major et devient commandant du 85e Escadron déployé en France en mai 1918. Malgré cette position, « Billy » continue de mener des missions de combat à bord d’un Royal Aircraft Factory S.E.5 Scout avec lequel il abat de nombreux appareils ennemis.

Démissionne de l’armée

Si le choix avait appartenu à Bishop, il serait resté là où il y avait le plus de combat, mais malheureusement, il fut obligé de retourner en Angleterre pour organiser le Canadian Flying Corps qui était tout nouveau à l’époque. Craignant que Bishop laisse sa vie au combat, l’état-major l’a obligé à rentrer en Angleterre pour lui éviter une catastrophe. Une décision qui l’a rendu furieux. Avant de rentrer en Angleterre, il a effectué une dernière mission en solo en France durant laquelle il a abattu cinq avions ennemis. Ce fut sa dernière journée au combat puisqu’en décembre 1918, il a quitté l’armée pour vivre en civil. En 1921, il décida de déménager avec sa famille en Angleterre où le krach boursier de 1929 a avalé toute sa fortune personnelle. La petite famille dût alors quitter l’Angleterre pour retourner vivre au Canada.

Maréchal de l’Air

Une dizaine d’années plus tard, Bishop reçut le titre honorifique de Maréchal de l’Air de la part de la Royal Canadian Air Force (RCAF). Son travail consistait à cette époque à :

  • Gérer le programme de recrutement en prévision du nouveau conflit qui se préparait en Europe
  • Mettre en place le British Commonwealth Ait Training Plan qui a permis au Canada de former un grand nombre d’aviateurs britanniques en prévision de la seconde guerre mondiale

Son fils suit ses traces

Son fils Arthur a suivi les traces de son père et d’ailleurs, William Bishop lui-même a eu l’honneur de présenter les ailes de pilote à son fils. Ce dernier a combattu à bord d’un Spitfire.

Une carrière au cinéma

William Avery Bishop a joué don propre rôle dans le film intitulé « Captains of the clouds ». Il s’agit d’un film d’Hollywood paru en 1942 et dont le but était de rendre hommage à la RCAF.

Précurseur de l’OACI

En 1944, « Billy » a démissionné pour surmenage, mais reste toutefois dans le secteur de l’aviation. Il a contribué activement au développement de l’aviation commerciale après la guerre. Il est également un des précurseurs de l’OACI ou Organisation de l’aviation civile internationale.

La fin de sa vie

Lorsque la guerre de Corée a éclaté, William Bishop a demandé à la RCAF de lui confier le recrutement, mais avec une santé précaire, la RCAF a dû refuser son offre. Suite à sa maladie, il meurt le 11 septembre 1956 à Palm Beach. Il avait 62 ans quand la mort l’a accueilli dans son sommeil.

De nombreuses décorations

Tout au long de sa brillante carrière, le « Faucon solitaire » a obtenu de nombreuses décorations à savoir :

  • La Croix Victoria
  • Le Compagnon de l’Ordre du Bain
  • L’Ordre du Service distingué avec agrafe
  • La Croix militaire
  • La Croix du service distingué dans l’aviation
  • L’Efficency Distinction

Aujourd’hui encore, l’aéroport de Toronto Island porte son nom et un musée, le Billy Bishop Home and Museum, a été érigé pour lui rendre hommage à Owen Sound, sa ville natale.

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