René Fonck : aviateur et homme politique

 
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René Fonck fut à la fois connu comme un as dans l’aviation et un brillant homme politique. Malgré une enfance malheureuse, il a réussi à devenir un homme respectable et fut, à son époque, la fierté de l’aviation française.

Ses débuts en tant qu’apprenti-mécanicien

René Fonck est né le 27 mars 1894 à Saulcy-sur-Meurthe. Il grandit dans les Vosges et s’oriente dès son adolescence vers la mécanique. Il est déjà fasciné par l’aviation à cette époque.

René Fonck

Ses débuts dans l’aviation

Lorsque la première guerre mondiale éclate, René Fonck est appelé sous les drapeaux et intègre le 11ème régiment du génie d’Epinal. En 1915, il réussit à se faire affecter dans l’aviation et devient élève pilote à l’école Caudron du Crotoy. En sortant de cette école, il a pu commencer sa carrière aéronautique sous le poste de pilote d’une escadrille d’observation : la C 47 basé près de Corcieux. Suite à ses nombreux exploits, René Fonck devient rapidement un aviateur de renom et parmi ses plus glorieux exploits, on cite le fait qu’il ait réussi à forcer un biplan Rumpler allemand à atterrir alors qu’il était aux commandes d’un Caudron G4.

75 victoires homologuées

Durant la première guerre mondiale, René Fonck obtient le titre d’« as des as » et compte 75 victoires homologuées à son palmarès. Il abat à maintes reprises des avions ennemis, mais ne tombe jamais sous le feu adverse et c’est ce qui lui a valu le respect de ses homologues. Il lui est même arrivé d’abattre de nombreux avions en une seule journée : six avions pour le 9 mai et six également pour le 26 septembre 1918. Selon Maurice Boyau, un autre as de la grande guerre, René Fonck pouvait distinguer nettement les ennemis à une dizaine de kilomètres et tirait avec précision. Quelques balles lui suffisent à chaque fois pour faire tomber ses proies et ce, sans aucune riposte de leur part. Durant la guerre, il aura en tout abattu, officiellement, 75 avions, mais pour le pilote, le chiffre va plus loin à 127. Quoi qu’il en soit, le palmarès de son tableau de chasse reste plus qu’impressionnant.

Un pilote minutieux

Au fil de ses missions, René Fonck réussit à mettre au point une stratégie pour surprendre ses adversaires : tirer sur le pilote et non sur l’avion. Il a associé à cela une bonne hygiène de vie ce qui lui a évité le stress du combat et un entretien minutieux de chacun de ses appareils. Durant sa carrière, il a volé à bord d’un :

  • SPAD VII
  • SPAD XIII
  • SPAD XII-canon

De nombreuses récompenses

René Fonck sort de la guerre avec tous les honneurs dont la croix de guerre 1914-1918 ornée de 28 palmes et d’une étoile. C’est la deuxième croix de guerre la plus chargée jusqu’à nos jours avec en première place, celle de Charles Nungesser dotée de 28 palmes et de deux étoiles. Outre la croix de guerre, il se retrouve aussi au grade de lieutenant et obtient une notoriété internationale comme le prouve ses nombreuses décorations étrangères.

Un tacticien

Durant les attaques qu’il a menées, René Fonck a mis sur pied de nombreuses tactiques pour attaquer ses ennemis. Même s’il a aujourd’hui disparu, le pilote a laissé derrière lui ces tactiques en héritage. Les jeunes aviateurs qui l’ont remplacé ont fait de lui un exemple et ses stratégies sont devenues une source d’inspiration et d’apprentissage. Grâce aux notes qu’il n’a cessé de rédiger, René Fonck a aussi contribué à l’amélioration de l’aviation militaire française. Il a même mis au point un projet pour le développement d’un aéronef armé pouvant attaquer encore plus vite l’adversaire.

Une carrière politique

Une fois la guerre terminée, René Fonck délaisse le monde de l’aviation pour se tourner vers la politique. Grâce à sa réputation d’as dans l’aviation, il n’eut aucun mal à devenir député des Vosges, puis conseiller au sein de l’état major de l’armée. En tant que tel, il a pu apporter sa clairvoyance pour de nombreuses missions réalisées en France et à l’étranger. Lorsque le maréchal Pétain le nomme conseiller et informaticien privilégié, son ascension n’a pu que se confirmer, mais malheureusement, elle a été de très courte durée. Après avoir été « les yeux et les oreilles » du maréchal Pétain chez les Allemands, le maréchal a fini par l’évincer ce qui mit fin à sa carrière politique.

Devient résistant

Après avoir été évincé, René Fonck se tourne vers la résistance et a permis de sauver la vie à de nombreux résistants grâce à ses contacts au sein du gouvernement et de personnalités Allemandes. Cette aide qu’il a apporté à la résistance lui a valu deux emprisonnements en Allemagne et en France.

Une vie semée de rumeurs

Durant toute son existence, de nombreuses rumeurs a accompagné la vie de René Fonck que ce soit durant sa carrière d’aviateur ou d’homme politique. Parmi ces rumeurs, il y a celle qui dit qu’il aurait rassemblé 200 pilotes pour attaquer la Grande-Bretagne. C’est Pierre Laval qui l’a accusé d’un tel fait, mais jusqu’ici, cette rumeur n’a été démontrée. Malgré les faits dont on l’accuse, René Fonck est resté une figure emblématique de l’aviation française, un homme qui a dépassé les grandes légendes de l’aviation française telles que Charles Nungesser ou encore Georges Guynemer. Après une vie bien remplie avec de nombreuses zones d’ombres, René Fonck est mort le 23 juin 1953 à seulement 59 ans.

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